La méthode bas carbone : MERCI

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La méthode bas carbone : MERCI

Avez vous déjà entendu parler de la méthodologie MERCI ?

Pour vous en parler, nous sommes allés à la rencontre Thomas Parouty, fondateur de MIEUX (agence conseil en communication spécialisée sur la RSE) et créateur de la méthode.

Merci, le mot magique pour exprimer sa reconnaissance. L’acronyme MERCI : mesurer - éviter - réduire - contribuer - impliquer, prend tout son sens dans l’engagement des entreprises vers une trajectoire bas carbone.
Il décrit en fait une stratégie Climat de long terme vraiment rigoureuse. La seule d’ailleurs qui puisse être irréprochable, car elle est synonyme de transparence, de rigueur scientifique et d’engagement concret.
Nous vous proposons de plonger dans ce référentiel, qui doit servir de cadre aux efforts du monde professionnel pour rester dans les limites de l’Accord de Paris.

Vous cherchiez une méthodologie pour limiter le dérèglement climatique ?
La voici :

MERCI : mesurer

La première étape d’une politique climatique irréprochable est de mesurer son bilan carbone afin d’avoir un référentiel à partir duquel on peut construire une stratégie de décarbonation.
D’ailleurs, la mesure de l’empreinte carbone d’une entreprise est déjà obligatoire pour les entreprises de plus de 500 collaborateurs. Il s’agit, la plupart du temps avec un prestataire externe, de quantifier ses émissions de gaz à effet de serre et d’identifier les sources d’émissions qui se découpent en trois blocs :

  • scope 1 : les GES directement émis et contrôlés par l’entreprise.

Par exemple : le chauffage de l’entreprise, les émissions liées à la fabrication d’un produit, la pollution de la flotte automobile d’une entreprise, les émissions liées aux équipements et installations (fours, hauts fourneaux, séchoirs...)…  

  • scope 2 : les émissions indirectes dues à l’énergie.

Par exemple : la production d’électricité nécessaire à la fabrication du produit. Elles vont donc avant tout dépendre de la source d’énergie primaire utilisée (gaz, pétrole, nucléaire, éolien…)

  • scope 3 : Le reste des émissions indirectes, qui ne sont pas dues à la fabrication du produit mais qui sont liées à son cycle de vie.

Par exemple : la fin de vie et le recyclage d’un appareil, sa consommation d’énergie, les émissions des fournisseurs et de l’aval de la chaîne de valeur.

Pour réduire ses émissions de CO2, il est nécessaire de comprendre leurs causes : déterminer des actions sans être passé par cette étape n’a pas de sens.

Ainsi, le bilan carbone passe toujours par le même calcul :

quantité consommée x facteur d’émission = empreinte carbone

Ou plus précisément : unité du produit x quantité de CO2 émise par la quantité.

Une fois que l’entreprise est en possession d’un bilan carbone exhaustif, elle peut mettre en place des projets d’abord de réduction puis de compensation.

Bilan carbone en entreprise : les 3 scopes. Source : ADEME

MERCI : éviter

La seconde étape consiste à remettre en question sa chaîne de production, en évitant certaines émissions carbone.

Par exemple, il peut s’agir de privilégier des fournisseurs locaux pour éviter les émissions liées au transport, de changer de fournisseur énergétique pour aller vers du renouvelable, de choisir des matières premières recyclables, d’éviter le suremballage des produits…

Il est important de prendre conscience qu’il ne s’agit non pas de décroissance mais bien d’une création de préférence de marque : comme nous pouvons le voir avec l’essor du vrac ces dernières années, les consommateurs prennent en compte le facteur environnemental.

10 actions pour devenir une entreprise durable au quotidien. Source : BL évolution

MERCI : réduire

Toujours dans cette dynamique de remise en question de la chaîne de valeur, la réduction des émissions de carbone est primordiale. Cette étape est sûrement plus instinctive, et nécessite une prise de conscience dans l’entreprise à la fois à l’échelle individuelle et collective. Une sensibilisation des collaborateurs aux gestes écoresponsables peut être judicieuse.

La réduction des émissions de GES passe par l’activation de nombreux leviers de réduction, par exemple dans le transport (mise en place de covoiturage, développement des réunions en visio-conférence…), le tri des déchets, réglage manuel du chauffage, utiliser le numérique à bon escient…

La réduction des émissions est une étape très importante d’une part pour l’atténuation de l’empreinte carbone en elle-même mais également par l’effort collectif qu’elle demande. Réduire demande de comprendre et d’agir concrètement.

Les scénarios sur lesquels l’entreprise va construire sa trajectoire de réduction d’émissions peuvent être :

  • Des scénarios internationaux : Le SBTi demande de suivre une trajectoire de réduction compatible avec un réchauffement limité à +1.5°C pour les émissions de scopes 1 & 2, et compatible well below 2°C pour l’objectif court terme sur les émissions de scope 3.
  • Des scénarios régionaux ou nationaux, par exemple le plan de neutralité climatique de l’Europe ou la SNBC (Stratégie Nationale Bas-Carbone) de la France.
  • Des analyses par scénario effectuées en propre et adossées à des scénarios de référence compatibles 1,5°C ou well-below 2°C.

SNBC

MERCI : contribuer

Bien sûr, malgré les efforts d’évitement et de réduction, il reste toujours une part d’émissions incompressibles, également appelée émissions résiduelles ou inévitables. Ne pas en avoir reviendrait à ne pas avoir d’activité, même si l’objectif est de les réduire au maximum.

La compensation ou contribution carbone consiste alors à financer des puits de carbone à hauteur de vos émissions inévitables. Les puits de carbone séquestrent naturellement un certain nombre de tonnes de CO2 et participent à la lutte contre le dérèglement climatique.
Les tonnes de CO2 séquestrées sont transformées en crédits carbone par un organisme certificateur, crédits carbone qui peuvent ensuite être revendus sur le marché de la compensation carbone volontaire.

Crédit carbone : un crédit carbone est l’équivalent d’une tonne de carbone qu'un puits carbone peut capturer et stocker. C’est une unité qui a vu le jour dans le cadre du protocole de Kyoto (1997) lors de l'apparition du marché du carbone.

Par exemple, une ferme labellisée en agriculture régénératrice pourra stocker dans ses sols 50 tonnes de CO2. Une fois transformées en crédits carbone, elle pourra alors trouver une source de financement auprès d’une entreprise qui rachètera ces crédits pour compenser ses 50 tonnes de CO2 résiduelles.

Bien sûr, contribuer ne veut pas dire annuler ses émissions : c’est pourquoi les étapes préliminaires sont primordiales. De plus, pour contribuer, il est important de choisir un projet à impact, transparent et traçable, sans quoi il n’est que greenwashing. Pour cela, il existe en France le Label Bas Carbone.

C'est quoi la contribution carbone ? - TerraTerre

MERCI : impliquer

Mesurer, éviter, réduire et contribuer font partie d’un engagement pour le climat très honorable mais pas tout à fait complet. En effet, les choix d’une entreprise sont plus efficaces et porteuses de sens lorsqu’ils impliquent les collaborateurs et les parties prenantes externes, notamment les fournisseurs et clients, impliqués dans le Scope 3.

Ainsi, la dernière étape de cette méthodologie de trajectoire bas carbone a lieu à trois échelles différentes :

  • A l’échelle des collaborateurs

Il est important que chacun soit sensibilisé au sujet des enjeux carbone. Il est possible de mettre en place une rémunération sur les performances carbone ainsi qu’un fonds carbone interne sous forme de don ou de taxe. L’objectif est de favoriser l’engagement de chacun sur le sujet.

  • A l’échelle des fournisseurs et distributeurs

Tout comme les collaborateurs, il est important de les sensibiliser : cela peut se faire sous forme de formation, de livret… Au-delà de la prise de conscience, il est également possible d’attendre des évolutions concrètes de leur part en matière d'environnement. Certaines entreprises ont nommé des acheteurs en charge de la décarbonation. Les achats responsables participent à réduire le Scope 3 amont et dès aujourd’hui, des appels d’offres BtoB se gagnent sur des critères CO2.

  • A l’échelle des clients

La communication sur le carbone (qu’elle s’exprime en “circulaire, local, recyclé, recyclable…”) existe déjà et impliquer le consommateur est essentiel pour deux raisons : le consommateur aide l’entreprise à réduire son impact carbone (recycler par exemple l’emballage) et il peut préférer un produit moins carboné (moins emballé par exemple).

C’est une manière de les sensibiliser à la consommation saine et écoresponsable. Les marques qui réussiront seront les marques pédagogues et qui inciteront à la sobriété.

Valeur ajoutée d'une démarche de bilan carbone.

En conclusion, MERCI est une méthodologie bas carbone complète. Selon son créateur Thomas Parouty, fondateur de MIEUX, agence conseil en communication spécialisée sur la RSE, elle permet de :

● prouver la sincérité et la transparence de la démarche

● bénéficier de porte-paroles internes et externes

● enclencher une dynamique vertueuse

● ajouter une dimension humaine et engageante à des chiffres et des process, qui ne sont que le résultat de l’action et de l’intelligence collectives.

SOURCES :

https://youmatter.world/fr/definition/scope-1-2-3-definition/

https://lesjoyeuxrecycleurs.com/recyclage-en-entreprise-mode-demploi/calcul-bilan-carbone-entreprises/

https://www.terraterre.co/articles/emissions-carbone-residuelles

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