Tout savoir sur les crédits carbone en 6 questions !
Tout savoir sur les crédits carbone en 6 questions !
💡 Le saviez-vous ? 1 crédit carbone = 1 tonne de carbone d'équivalent CO2 qui n'a pas été émise dans l'atmosphère
Aujourd’hui, les crédits carbone sont essentiels dans la lutte contre le réchauffement climatique et l’atteinte de nos objectifs de neutralité carbone planétaire. Mais dans quel cadre exactement utilise-t-on cette mesure ? Quels types de projets permettent de réduire les émissions de GES ? On vous explique 👇
Qu’est ce qu’un crédit carbone ?
Le crédit carbone est une unité de mesure utilisée dans le cadre des politiques de lutte contre le changement climatique pour quantifier les émissions de gaz à effet de serre évitées ou réduites grâce à un projet carbone.
Concrètement, comme on l’expliquait au-dessus, un crédit carbone représente une tonne d'équivalent dioxyde de carbone (CO2) qui n'a pas été émise dans l'atmosphère grâce à un projet de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ou bien qui en a été retirée par des puits de carbone.
Comment les crédits carbone sont-ils utilisés ?
Aujourd’hui, les crédits carbone sont vendus sur deux marchés principaux : le marché du carbone obligataire et le marché du carbone volontaire.
Le marché des crédits carbone obligataire
La contribution carbone obligatoire ou forfaitaire a été imposée par les États signataires du protocole de Kyoto aux entreprises les plus polluantes du pays.
Les gouvernements fixent un plafond d'émissions pour chaque entreprise et leur allouent un certain nombre de crédits carbone. Si une entreprise émet moins que le plafond fixé, elle peut vendre ses crédits carbone inutilisés à une autre entreprise qui a besoin de compenser ses émissions excédentaires.
Ainsi, les entreprises ont une incitation financière à réduire leurs émissions et à investir dans des technologies plus propres.

Le marché des crédits carbone volontaire
Une entreprise qui n’est pas souscrit au marché obligataire mais qui souhaite s’engager volontairement dans une stratégie climat suit les 3 étapes suivantes :
- Mesurer : faire un bilan carbone complet pour mesurer ses émissions (scope 1 – émissions directes, scope 2 – émissions liées aux énergies, scope 3 – émissions indirectes)
- Réduire : établir un plan climat et prendre des mesures pour réduire au maximum ses émissions
- Compenser / contribuer : c’est dans cette étape qu’interviennent les crédits carbone. Les organisations peuvent compenser leurs émissions résiduelles en contribuant à des projets permettant la réduction ou la séquestration de carbone. Une entreprise ayant 1000 tonnes de carbone à compenser peut investir dans un projet qui permet la réduction ou la séquestration de 1000 tonnes de carbone (c’est-à-dire faire l’achat de 1000 crédits carbone).
Exemple d’une démarche de contribution carbone rigoureuse : Carmila

Quel est le prix d’un crédit carbone ?
Le prix d’un crédit carbone sur le marché obligataire
Sur ce marché, les entreprises et les organisations doivent acheter des crédits carbone pour compenser leurs émissions de CO2, et le prix de ces crédits varie en fonction de l'offre et de la demande sur le marché.
Il peut fluctuer en fonction de divers facteurs tels que les politiques gouvernementales, les progrès technologiques et les événements économiques mondiaux. Aujourd'hui, en Europe, la tonne de CO2 s'échange pour environ 6€.
Le prix d’un crédit carbone sur le marché volontaire
Sur le marché de la compensation volontaire, le prix d’un crédit carbone peut aller de moins d’une dizaine à plusieurs centaines d’euros. Il dépendra du coût des actions à mettre en place pour réaliser le projet, du coût de certification en fonction des labels, et des coûts d’intermédiations (coût des intermédiaires qui permettent au projet de se réaliser, qui mettent en relation le projet et un financeur, …).
Pour en savoir plus, rendez-vous sur cet article.
Qui génère des crédits carbone ?
A condition de respecter certains critères, tout projet de réduction ou de séquestration d’émissions de gaz à effet de serre peut se voir délivrer des crédits carbone.
Plusieurs organismes permettent à ces projets d’être labellisés et de recevoir les crédits carbone correspondants (on citera par exemple le Label Bas Carbone et le label Gold Standard).
Il y a 4 critères principaux d’allocation d’un crédit carbone :
- L’additionnalité : le projet ne pourrait se faire sans le soutien financier des entreprises
- La mesurabilité : il doit être possible de calculer la quantité de CO2 évitée/séquestrée
- La vérifiabilité : le projet doit être suivis et transparent tout au long de son engagement
- La permanence : l’évitement et la séquestration doivent durer au moins 7 ans
Quels sont les types de projets de contribution carbone ?
Il existe de nombreux projets de contribution carbone sur pleins de méthodes et de secteurs différents. On peut faire la distinction entre deux grands types de projets :
- Les projets d’évitement et de réduction : énergies renouvelables, transition vers une agriculture bas-carbone, économie circulaire, recyclage des déchets, …
- Les projets de séquestration carbone. C'est-à-dire les projets de préservation et accroissement des puits de carbone naturels (par exemple en préservant les océans, en permettant le reboisement des forêts, la régénération des sols agricoles, …) ou technologiques (par exemple, « direct air capture » -> capturer du CO2 et le stocker dans la roche).
On peut choisir un projet selon différents critères qui varient selon les besoins de chaque entreprise, collectivité, organisation, … Par exemple, le type de projet, la localisation de celui-ci, son prix, ou encore ses co-bénéfices peuvent amener à sélectionner un projet plutôt qu’un autre.
Quelle est la limite des crédits carbone ?
Bien que les crédits carbone aient le potentiel d'encourager la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ils ont également des limites importantes :
- Tout d'abord, ils ne peuvent pas résoudre le problème fondamental de la surconsommation d'énergie et de ressources.
- De plus, les projets de compensation peuvent parfois être mal conçus ou inefficaces, ce qui signifie que les émissions ne sont pas réduites autant que prévu, en témoigne le récent scandale sur les crédits carbone REDD+.
- Enfin, il existe un risque que les crédits carbone soient utilisés comme un moyen de se soustraire à la responsabilité de réduire les émissions, plutôt que comme un outil complémentaire pour atteindre des objectifs plus ambitieux.
Pour finir, nous vous rappelons donc bien que la contribution carbone fait partie intégrante d'une stratégie climat et qu’il est essentiel en premier lieu de réduire ses émissions au maximum 😉
Sources :
- https://www.hellocarbo.com/blog/compenser/credit-carbone/
- https://www.ecologie.gouv.fr/marches-du-carbone
- https://www.carbone4.com/analyse-credits-carbone-verra
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Cr%C3%A9dit-carbone
- https://www.sami.eco/blog/credit-carbone
- https://www.sylvera.com/blog/what-is-the-price-of-carbon?utm_medium=social&utm_source=linkedin&utm_content=blog
- https://climateseed.com/fr/blog/voluntary-carbon-market-vs.-regulated-carbon-market#:~:text=Le%20March%C3%A9%20Volontaire%20et%20le,quota%20d'%C3%A9missions%20de%20CO%E2%82%82.

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